Actualité des spéléologues du GIPEK

Un mois après la pollution massive du ruisseau de Pissevieille, deux membres du Spéléo-Club San-Claudien (Rachel Humbert et Claire Mermet Maréchal) ont effectué une descente partielle de la partie amont du canyon. François Jacquier les accompagnait sur les rives, à la fois en soutien logistique et pour la couverture photographique. Cette opération avait principalement pour but l’observation des dégâts causés par la vague de lisier sur ce site de canyoning.
Partie du canyon visitée

CONDITIONS HYDROLOGIQUES

Débit du ruisseau de l’ordre de 100 à 150 l/s après quelques jours sans précipitation et fonte de neige modérée.

CONSTATATIONS VISUELLES

Croûtes de résidus de fumier sur embâcles

L’eau est relativement claire en apparence.
Des résidus agglomérés de pailles et fumier sont toujours présents sur les rives. Ces dépôts (hors courant) sont toutefois moins importants que le 9 mars et se limitent à des secteurs où les mouvements d’eau sont limités (bords de bassins ou embâcles par exemple).
Par contre l’ensemble du fond du lit, recouvert par la veine d’eau, est tapissé d’une pellicule brunâtre (algues ou micro organismes ?). Cette couche millimétrique n’adhère pas à la roche et se détache au grattage en petites plaquettes. A noter que ce dépôt pose des problèmes d’adhérence pour l’évolution dans le lit du ruisseau.
Ce genre de tapis organique apparait généralement bien plus tard dans la saison avec l’augmentation de la température et la diminution des débits. Le 9 mars les roches du fond du lit étaient encore très blanches, nettoyées par les crues hivernales, il semble donc probable que l’apport massif de nutriments soit à l’origine de cette prolifération biologique rapide.
Les mêmes observations ont été faites à l’aval du canyon, au pied de la cascade de 55 m.

CONSTATATIONS OLFACTIVES

Dépôt brunâtre sur le fond du ruisseau

Au début de la partie encaissée du canyon on perçoit quelques effluves sans toutefois être sûr de les attribuer aux séquelles de la pollution ou aux effluents permanents de la station d’épuration en amont.
Cependant une forte odeur caractéristique de lisier à été nettement perçue à la base de la première cascade de 6 m (C6 sur le dessin) sans que l’origine en soit clairement déterminée à cet endroit précis.

OBSERVATIONS COMPLÉMENTAIRES

– Entre la ferme du Saugea et le village de Longchaumois le lit du ruisselet est encore bien encombré par les résidus de lisier et croûtes de fumier. Du fait du faible débit cette masse risque d’être « distillée » pendant encore une longue période.
– Le 27 mars, en période de faible débit, Dominique Guyétand (Spéléo-Club San-Claudien) a constaté que la totalité du ruisseau (10 l/s environ) disparaissait au-delà du pied de la première cascade. Cette observation démontre qu’il existe une perte au fond du bassin de réception de cette cascade. Une partie de l’eau transite donc sous terre sans que l’on sache à ce jour où se fait
la réapparition.
– Une semaine après leur descente, les deux canyonneuses ne font pas état de démangeaisons, pustules ou autres éruptions cutanées…